L’effectif prévu était de douze, mais un participant arabe a dû renoncer en dernière minute en raison d’un problème de santé dans sa famille. Accompagnés de leurs facilitateurs de toujours, Ulfat Haider et Asaf Ron, les jeunes sont arrivés en Suisse le 20 août, pour en repartir le 3 septembre. Selon le schéma maintenant bien rodé (nous en sommes à la dixième édition de «Breaking the Ice»!), les deux premiers jours se sont passés à La Fouly avec hébergement dans le chalet de la famille Kohler, que nous remercions de tout coeur, puis le groupe est parti en trek durant neuf jours, pour revenir à La Fouly le 30 août et se transporter à Lausanne le 2 septembre, avant-dernier jour du voyage.
Pour plusieurs raisons, l’organisation a été un peu plus compliquée que les années précédentes. tout d’abord, considérant que les prestations de la protection Civile étaient devenues payantes, nous avions décidé en début d’année d’effectuer les transports routiers nous-mêmes. Lorsqu’au printemps les autorités ont accordé une exonération à Coexistences, il était trop tard pour revenir en arrière. fort heureusement, Ahmad, le directeur de l’Ecole Catholique du Valentin, a mis à notre disposition le bus 16 places de son institution. avec l’appoint de deux véhicules privés, les besoins ont donc été couverts. deuxième problème: notre guide, Nadja Schmid avait établi avec nous, en avril, un plan de marche dans la région du simplon. au début août, ce plan est devenu infaisable vu l’apparition d’un danger de chutes de pierres dans un passage critique.
Une semaine avant l’arrivée du groupe, il a donc fallu complètement revoir l’itinéraire. dans l’urgence, Nadja a conduit un intense travail de reconnaissance, pour finalement déplacer le trek dans la région Chamonix-trient. Contretemps supplémentaire: en raison d’une annulation de vol, le groupe est arrivé à genève avec huit heures de retard et trois bagages perdus. deux participants se retrouvaient ainsi sans leur équipement de marche! Belle occasion de voir fonctionner la solidarité du groupe, chacun se pressant pour prêter qui une paire de chaussettes, qui un pull, qui un bonnet… il a fallu tout de même compléter en louant deux paires de chaussures, et un sac à dos au magasin de sport de la fouly. son patron, Jacques Cloutier, a été comme d’habitude d’une grande aide, prêtant en plus une partie de son matériel personnel.
La marche a débuté dans la vallée de Chamonix. après une boucle dans le massif des aiguilles rouges, le groupe s’est arrêté deux nuits au camping d’Argentières, poursuivant ensuite vers la suisse, passant par trient et terminant à martigny. Le temps a presque toujours été sec, ensoleillé et chaud, nous avons joui de vues spectaculaires sur le massif du mont Blanc, et toutes les nuits ont pu être passées sous tente. La dynamique du groupe était parfaite, tant pour l’entraide nécessitée par le camping que pour les activités de dialogue. Les sujets «chauds», liés aux narratifs, ont été traités de manière approfondie. discrètement mais efficacement cadrés par Ulfat et Asaf, les participants ont pu d’une part développer leurs capacités d’écoute active et bienveillante, et d’autre part apprendre à exprimer leur point de vue en surmontant la peur de blesser l’autre.
La fin du séjour a été marquée, au soir du 31 août, par un apéritif offert par les autorités municipales à La fouly, suivi d’un repas – raclette auquel ont participé quelques membres de Coexistences. en matinée du 2 septembre, transport à Lausanne, repas de midi offert à la cantine de l’Ecole catholique du Valentin, quartier libre pour visiter la ville l’après-midi, et joyeuse soirée finale dans la grande salle de la section des diablerets du Club alpin suisse.
Comme tous les groupes des années passées, celui-ci repart au pays avec l’engagement de mener à bien un projet communautaire, dont l’élaboration a commencé lors d’une dernière discussion avec les facilitateurs. il s’agit de transmettre quelque chose de l’expérience acquise au cours du trek à un cercle élargi en organisant dans les quelques mois qui viennent deux événements (balade, concerts, repas, etc.) auxquels seront conviés des proches, amis, famille ou collègues. modeste mais faisable compte tenu des agendas chargés de chacun, ce prolongement du voyage (dont Ulfat et Asaf contrôleront l’exécution) multiplie la valeur du projet: il stimule les participants à maintenir le contact entre eux, tout en créant des occasions de rencontre entre communautés.
Nous tenons à remercier très chaleureusement la fondation Sandoz et la société Securitas pour leur soutien à ce projet.