BREAKING THE ICE

17-29.09

C’est en été 2019 que Breaking the Ice (BTI) avait eu lieu pour la dernière fois. En fin de cette année-là, l’Université de Haifa s’était retirée du projet. Ulfat Haider avait commencé la recherche de nouveaux partenaires institutionnels, mais en mars 2020 la pandémie avait tout bloqué. Au début 2022 la situation se détend sur le front sanitaire, Ulfat reprend son bâton de pélerin, et bientôt une nouvelle institution annonce son intérêt. Il s’agit du Kibbutzim College, un centre universitaire public se consacrant notamment à la formation d’enseignants, sis à Tel- Aviv.


Le Comité de Coexistences engage des négociations, qui aboutissent en mai à un accord de partenariat assez semblable à celui qui existait avec l’Université de Haifa, notamment concernant le partage des frais. Beit Hagefen, qui est l’employeur d’Ulfat, reste impliqué. Elément nouveau: la participation à BTI recevra une reconnaissance académique, sous la forme d’attribution de crédits.

UN NOUVEAU PARTENAIRE

Alors qu’auparavant le recrutement de participants pouvait commencer en début d’année, il ne peut démarrer cette fois qu’en mai. Cela engendre un double souci: d’une part, seules 6 candidatures valables peuvent être retenues, exclusivement féminines, avec un certain déséquilibre (2 jeunes filles juives et 4 arabes) ; d’autre part, le temps à disposition pour la formation du groupe et son entraînement en Israël est anormalement court. En particulier, à l’issue des week-ends préparatoires, les participantes sont incapables de marcher plusieurs heures en portant un sac lourd, comme il le faudrait pour un trek en autosuffisance et nuits sous tente. Elles se révèlent toutefois hautement motivées, avec une dynamique de groupe bien engagée. Pour ce motif, et pour tenir compte de la nouveauté du partenariat avec le Kibbutzim College, il est décidé de maintenir le voyage.

La formule est toutefois adaptée, avec remplacement du trek par des excursions à la jour- née à partir d’un point fixe, permettant un allègement considérable des sacs. La facilitation est assurée par Ulfat, comme à l’accoutumée, et par Oren Zindenberg, son partenaire juif qui est professeur au Kibbutzim College. Notre guide habituelle, Nadja Schmid, est au rendez- vous. Sa profonde compréhension du projet, sa relation de confiance absolue avec Ulfat, la rendent irremplaçable.

DES RANDONNÉES DE 5 à 6 HEURES

Supposées arriver en Suisse le 16 septembre, nos six jeunes filles ne débarquent à Genève que le 17, en raison d’un couac de billets d’avion. Elles sont transportées par bus à La Fouly, où, pour la quasi-totalité du séjour, elles logent dans le chalet mis à disposition par Danielle et Pierre Kohler. Du 18 au 26 septembre, elles randonnent quotidiennement 4 à 6 heures, parfois en partant directement à pied, parfois en étant conduites par route à un point de départ plus éloigné. Un jour par exemple, les participantes sont déposées à l’Hospice du Saint Ber- nard, y franchissent la frontière italienne (expérience chargée de sens, d’une frontière terrestre sans contrôle policier), et reviennent à pied à La Fouly par la Fenêtre de Ferret. Les soirées se passent au chalet, avec quelques exceptions. Notamment, pour qu’elles puissent faire connaissance avec la haute montagne, nous les amenons le 24 à la cabane d’Orny (altitude 2800 m), où elles passent la nuit, redescendant le lendemain sur le val Ferret avec un crochet par la langue du glacier d’Orny.

Les marches sont entrecoupées d’activités de dialogue structurées, qui se poursuivent après le repas du soir. Comme les autres années, le groupe accepte que j’y assiste en auditeur. Je suis donc en position d’apprécier le professionnalisme de la facilitation assurée par Ulfat et Oren. Le groupe est guidé avec doigté et empathie de la construction des relations d’amitié à la curiosité envers l’autre, aboutissant à la possibilité de discuter dans le respect des sujets les plus durs.

Lors de la soirée du 19, Edgar Bloch vient au chalet faire un exposé sur le système politique suisse, en adoptant une perspective historique qui accroche bien ses auditrices et auditeurs. Le 27, soirée raclette au restaurant des Glaciers à la Fouly, à laquelle assistent à notre grand plaisir Jean Troillet qui avait guidé l’ascension du Mont Blanc il y a maintenant 13 ans, et Luc Sergy, ancien directeur de l’entreprise Securitas Direct, l’un de nos principaux sponsors. Le 28, soirée d’adieu à Lausanne, accueillie par Danielle et Pierre Kohler (encore eux !) à leur domicile du chemin du Trabandan. Pour sa dernière nuit en Suisse, le groupe est hébergé dans la salle de gymnastique de l’École catholique du Valentin, et le 29 il prend le train en direction de l’aéroport de Genève.

LE PROJET N'EST PAS TERMINÉ POUR AUTANT

Ulfat et Oren ont déjà fixé avec les participantes une date pour se revoir en Israël, fin octobre, afin d’élaborer comment faire profiter leur entourage de l’expérience qu’elles viennent de vivre, par exemple au sein du Kibbutzim College en aidant au recrutement d’un nouveau groupe pour l’année prochaine. Une remarque pour terminer: nouveauté par rapport aux années précédentes, le format physiquement moins exigeant a permis à quelques membres de Coexistences de marcher avec le groupe pour un, deux, ou trois jours. Cette possibilité de mieux connaître les participantes et de vivre de «de l’intérieur» l’atmosphère du groupe a été très appréciée.


Finalement, il importe de mentionner et chaleureusement remercier toutes celles et ceux qui ont contribué à rendre ce projet possible:
Danielle et Pierre Kohler, qui non contents de mettre à disposition leur chalet de la Fouly, ont accueilli la soirée d’adieu dans leur demeure de Lausanne, offrant même le vin à cette occasion;
Ahmad Abu Nijmeh, qui a:
•    mis à disposition le bus 16 places de l’Ecole catholique du Valentin,
•    logé le groupe dans les locaux de l’Ecole durant la dernière nuit en Suisse,
•    offert au groupe les repas de midi et le petit déjeuner durant les deux derniers jours, passés à Lausanne;
Maurice et Mauricette Amiot, propriétaires de l’Auberge des Glaciers à La Fouly, qui ont offert le repas-raclette lors de la dernière soirée passée à La Fouly;
la municipalité d’Orsières, représentée par Madame Dominique Coppey, qui a offert l’apéritif précédant le repas-raclette, assorti d’une allocution de bienvenue;
Jacques Cloutier, propriétaire du magasin Zanskar Sport à La Fouly, pour son aide technique, sa gentillesse et son hospitalité. Jacques a mis sa chambre d’amis à disposition des membres de Coexistences qui souhaitaient marcher avec le groupe.


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