Renforcer les médiateurs et les médiatrices du conflit

4-13.09.2022

Ce projet novateur a été conçu il y a deux ans avec pour objectif d’aider à créer un groupe de médiateurs et médiatrices du conflit qui œuvrent sur place souvent sans se connaître et sans partager leur expérience. Les grandes lignes du projet ont été élaborées après avoir pris en compte les réponses données par nos partenaires à une enquête en ligne. Il s’articule autour de deux séminaires en Suisse.


Le premier vient donc de se dérouler du 4 au 13 septembre. Il a réuni 7 médiateurs et 10 médiatrices, soit dix Palestinien·nes (d’Israël, de Jérusalem et des Territoires), 7 Juifs et Juives israélien·ne·s. Vous avez eu la possibilité de les rencontrer la veille de leur départ le 12 septembre lors d’une soirée organisée au CPO à Lausanne au cours de laquelle nous avons eu le plaisir de recevoir une délégation du DFAE qui soutient le projet, ainsi que Mehra Rimer co-fondatrice et présidente de B8 of Hope.

Les discussions ont été, comme prévu, animées par l’universitaire américain Björn Krondorfer, d’origine allemande, et une traduction simultanée a été assurée par deux interprètes. Les observations, les retours, la liste des souhaits et des intentions de ces professionnel·les indiquent que plusieurs des objectifs globaux du projet sont bien engagés:

1.    Créer une synergie en prenant connaissance de différentes approches et en apprenant les uns des autres
Une dynamique a émergé et deux groupes se sont déjà formés, d’un côté à minima six personnes ayant une longue expérience pratique de la facilitation et une capacité de théorisation, de l’autre un groupe de quatre trentenaires ayant fait de la facilitation mais aussi et surtout actif·ve·s dans la programmation de projets.

2.    Répondre aux préoccupations pratiques et/ou méthodologiques
Enclenchée, la discussion s’est cristallisée autour de sujets clés: la facilitation par le truchement d’activités telles que le sport, la musique; traumatisme et guérison; construire des espaces protégés; faciliter en temps de crise. Ils seront discutés à partir de lectures.

3.    Présenter de nouveaux outils de facilitation et apprendre d’autres zones de conflit
La question des nouveaux outils est devenue secondaire par rapport à d’autres thématiques plus importantes. Apprendre d’autres conflits: la présentation du représentant du département médiation du DFAE a porté sur les différentes dimensions de la tradition suisse de médiation, ainsi que son expérience de médiation de conflits au Nigéria et au Zimbabwe; il y a eu un grand intérêt pour cette présentation.

4.    Créer une émulation voire des partenariats entre les différentes initiatives
Il y a un intérêt indéniable parmi les membres du groupe et des souhaits de collaboration au niveau individuel.

5.    Créer un réseau d’entraide, de soutien et de mentorat
Une dynamique de groupe a clairement émergé et la prochaine rencontre va débattre de la question suivante : comment le groupe peut-il être un espace de soutien en temps de tumultes en Cisjordanie alors que les résultats de la nouvelle élection en Israël ne laissent rien augurer de bon pour le camp de la paix? Les activités de deux groupes sont prometteuses, les participant·e·s s’étant engagé·e·s les un·e·s envers les autres.

6.    Offrir une semaine restauratrice et inspirante
Il y a un avantage indéniable à se trouver hors du cadre habituel, dans un autre espace. On n’aurait pas atteint le résultat en étant resté sur place.

Du point de vue du rôle traditionnel d’accueil de Coexistences, le séjour s’est très bien déroulé: le chalet était confortable, prendre un cuisinier était une sage décision, les attributions entre familles et participant·es ont particulièrement bien fonctionné, tout s’est très bien passé avec la PC, les lieux de réunion à Lausanne ont bien convenu, de même que les deux excursions, à Château d’Œx et à Lausanne.

Du côté de Coexistences, le projet a été soutenu à distance par Laurent Enser et sur place par Fiuna Seylan-Ongen avec l’aide précieuse d’Edgar et Danielle Bloch ainsi que de Massimo Sandri. Plusieurs membres de l’association ont aidé à réceptionner les arrivées rocambolesques de participants retardataires.

À l’issue du séminaire, les participant·e·s ont exprimé leur satisfaction à avoir pris part à un séminaire répondant à un besoin réel, se sont dit être privilégiés de faire partie d’un excellent groupe dont ils pouvaient apprendre de chacun, ressentaient de la reconnaissance et de l’appréciation.

Au-delà de la satisfaction évidente de voir ce projet se concrétiser, nous restons lucides et mesurons toutes les difficultés rencontrées, qui sont autant de défis à relever pour assurer la pérennité de cette action, notamment: la nécessité de prendre le temps et travailler de façon plus délibérée pour créer un climat de confiance entre les membres du groupe, la difficulté à faciliter des professionnel·les de la facilitation, la difficulté à créer une cohérence dans un groupe hétérogène, la difficulté à faire en sorte que le groupe s’approprie le projet, la difficulté pour Coexistences à garder la bonne distance.

Un questionnaire d’évaluation a été envoyé à tous les participant·e·s, dont les résultats sont attendus début novembre.

Les prochaines étapes déjà programmées de ce projet ambitieux sont : une réunion sur place fin janvier 2023 pour faire le point sur les différentes initiatives et les activités de rencontres mensuelles entre les médiatrices et médiateurs participant au projet. Puis, au courant de l’été 2023, un second séminaire en Suisse.

Nous remercions vivement les membres du groupe de travail, les douze familles d’accueil et les entités et fondations qui nous permettent de réaliser ce projet important pour le secteur: la division Paix et Droits Humains du Département fédéral des affaires étrangères suisse, B8 of Hope, les Fondation G. Hirzel, Sandoz, Dafodyle, Moser et Waechter ainsi que le Canton de Vaud au travers de la Protection Civile.

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