PEACE BOMB for tolerance
de l'énergie à revendre
Un groupe d’une incroyable énergie, joyeux, léger et dynamique, épanoui en somme, composé de neuf garçons et de sept filles, six Israéliens et dix Palestiniens entre 15 et 17 ans.
Le groupe de Jeunes du YMCA 2010, qui s’est baptisé «Peace Bomb, fighting for tolerance» (Bombe de Paix, combattant pour la tolérance), a passé un séjour très réussi en Suisse entre les 29 juin et 8 juillet.
Nous avons vu «débouler» dans nos vies un groupe d’une incroyable énergie, joyeux, léger et dynamique, épanoui en somme, composé de neuf garçons et de sept filles, de six Israéliens et de dix Palestiniens entre 15 et 17 ans. Nous avions entendu dire qu’ils travaillaient incroyablement bien depuis le début de leur formation et nous avons pu le découvrir par nous-mêmes. Outre la singularité d’un quasi-équilibre entre filles et garçons et d’un déséquilibre inhabituel entre Israéliens et Palestiniens, c’est le premier groupe qui, lorsqu’il s’est présenté individuellement, n’a fait état que de ses noms et âges. Pas d‘allusion à une appartenance religieuse ni à la nationalité comme les années précédentes. Ce choix était délibéré et réfléchi de leur part, ils voulaient se présenter comme humains, hors des étiquettes. Nous savons cependant que les discussions étaient animées entre eux pendant les séances de travail, donc que ce choix n’était pas un évitement.
PROGRAMME DU VOYAGE
Ils sont arrivés dans la soirée du 29 et sont partis directement aux Diablerets où, pendant trois jours, ils ont pu se familiariser à la marche et aux beautés de la nature et de la montagne avec François Feihl. À Lausanne comme lors de chaque séjour, ils ont visité la ville et ses principaux monuments: la Cathédrale, la fondation de l’Hermitage et l’exposition Hopper, la synagogue de Lausanne, fait du pédalo sur le lac et passé une journée avec leurs familles d’accueil. Afin d’équilibrer les moyens d’expression, les jeunes ont également été initiés cette année, avec un franc succès, à la capoeira par l’Académie de Capoeira de Lausanne ; mélange unique et dynamisant de lutte chorégraphiée, la capoeira est un art martial brésilien déguisé en danse (puisqu’il était interdit aux esclaves d’apprendre tout art de lutte et de défense) avec des chants et une bonne dose d’éthique (rencontre et respect de l’adversaire, vertu de l’effort, don de soi sans attente de réciprocité). Ils ont également visité Genève, à travers des visites formelles (la Grande Mosquée et le musée de la Croix Rouge) et un jeu découverte toujours très apprécié qui leur a fait parcourir le Parc des Bastions et le Mur des Réformateurs, la Cathédrale St Pierre et la Chapelle des Macchabées, la vieille ville, l’Horloge Fleurie, les globes et bien sûr le jet d’eau. Ils ont pu rencontrer et parler avec le rabbin Guedj, l’ancien porte-parole de la Grande mosquée de Genève Hafid Ouardiri et l’abbé Arbey.
Outre que pour certains c’était une première de voir ensemble à une même table et engagés dans un dialogue amical et manifestement ancien, un rabbin, un musulman et un abbé, les jeunes ont pu poser des questions d’actualité (la signification du vote sur les minarets) ou plus fondamentales comme la question de la nature de Jésus, questions qui témoignaient de leur désir d’approfondir et de comprendre les paradoxes de l’une ou l’autre des religions et de recevoir des réponses à leur questionnement. Malgré un programme aussi dense et un lever aussi matinal, la journée de Genève s’est terminée aux derniers rayons de soleil sur deux parties de foot improvisées et endiablées, dont la dernière s’est jouée entre les pères d’accueil et les jeunes et s’est terminée sur le score honorable (pour les pères!) de 2 à 2.
EN GUISE DE CONCLUSION
Comme à chaque fois, le séjour en terre étrangère, pacifiée et bienveillante, a puissamment soudé le groupe et la coexistence intense 24 heures sur 24 leur a fait franchir une nouvelle étape dans leur amitié. Quel plaisir de voir «nos» deux filles Siwar et Daisy papoter à voix basse et partager nuits après nuits le même lit, et les voir évoluer ensembles durant la journée. Nous savons aussi qu’à l’arrivée à l’aéroport Ben Gourion, la séparation fut difficile.
Ce portrait du séjour ne serait pas complet sans une mention spéciale aux facilitateurs Haneen et Ohad qui, par le respect et la très grande amitié qu’ils ont l’un pour l’autre et leur grand professionnalisme, ont su guider le groupe et exercer une autorité autant morale que spirituelle.
Les peer-leaders Lihi et Lena (elles-mêmes venues en Suisse deux ans auparavant lors du voyage YMCA de 2008) ont su être de précieuses adjointes et ont démontré la pérennité de telles entreprises de dialogue sur le moyen terme.
L’intendance, qui reste si souvent dans l’ombre, a permis un séjour et une organisation parfaite et les nouvelles familles d’accueil se sont parfaitement intégrées et ont eu beaucoup de plaisir à ce premier essai.
A tous et toutes, un grand BRAVO et un résonnant MERCI!